jeudi, août 23, 2007

 

GROUNDATION AU LINO VENTURA

Karement Roots en compagnie de l'attaché de presse de Groundation, Aurore. Elle fait partie de Music Action qui organise entre autres le Sun Ska à Cissac près de Bordeaux!
Le concert de Groundation fut excellent ainsi que les musiciens avec qui on a passé un très bon moment. Big up à Harrison Stafford.
Ci dessous vous trouverez l'interview complète de Groundation mise en ligne sur reggae.fr.(http://reggae.fr/lire-interview/112_interview-Groundation.html)

Tout dernier opus du groupe «reggae roots» californien : GROUNDATION. Avec plus de 60 000 CD’s de leurs précédents albums vendus en France uniquement, deux concerts «sold out» au Bataclan à Paris en juin dernier et un passage mémorable pour la fête de la musique à l’Hotel de Sully, GROUNDATION est devenu un des groupes incontournable de la scène reggae dans le paysage français.
Avec «Upon The Bridge», GROUNDATION nous présente son meilleur album à ce jour: un son a couper le souffle, 11 titres d’une rare intensité produits par Harrison (leader charismatique du groupe) et Marcus (claviers), le tout enregistré, mixé et masterisé par le légendaire Jim Fox des studios Lion & Fox à Washington (Israel Vibration entre autre) avec des featuring de poids comme Pablo Moses et I Jahman Levy (
www.nocturne.fr)
Nous en avons profité pour poser quelques questions à Harrison lors de sa venue sur Nice!
Merci aussi à Music Action (
www.musicaction.fr)

Combien de temps cela vous a pris pour faire « Upon The Bridge » et pourquoi avoir choisi ce nom?
A la minute où « We Free Again » était fini dans nos esprits, nous nous sommes tournés vers « Upon The Bridge » dans lequel nous avons fourni beaucoup d’effort. « Upon the Bridge » est le voyage d’une personne en général et traduit la façon dont nous voyons la vie : nous voyageons dans le monde entier, rassemblant des personnes ayant la même mentalité, c’est-à-dire aimant la vie, la musique, la créativité et l’art du développement humain. En même temps, nous voyons l’humanité sur un terrain vacillant. Nous sommes sur ce pont et nous devons prendre des décisions mais nous devons avancer de manière rationnelle si nous voulons atteindre un terrain plus solide. Nous avons donc beaucoup de travail à accomplir!


Quand nous avons reçu votre Cd, nous avons eu l’agréable surprise d’y trouver un conte. Pouvez-vous nous expliquer ce que vous voulez nous transmettre comme message?
Nous avons voulu nous faire connaître un peu mieux, expliquer au public les différents sujets de Groundation. « Young Tree », « Each One, Teach one », « Hebron Gate », « We free Again » ne sont pas des albums indépendants, ils sont tout à fait liés, ils représentent une part de notre évolution, de notre temps … Ce qui nous amène à aujourd’hui et donc à « Upon The Bridge » avec cet individu qui arrive et se retrouve devant ce pont. C’est toujours le même personnage dans la chanson « Dream » de « Young Tree ». On le retrouve aussi dans « Each One teach One » et devant le portail dans « Hebron Gate ». C’est donc toujours le même individu qui se retrouve devant des situations différentes.
Avec ce conte, nous avons voulu créer quelque chose de spécial. Vous savez, de nos jours, les gens n’achètent plus tellement de CDS mais nous avons besoin d’en vendre pour vivre et nous avons donc fait quelque chose de particulier pour ceux qui ont acheté le cd. Si vous gravez le cd, vous aurez la musique mais votre ami qui aura le cd lui dira: « Oh! Tu ne connais pas l’histoire? Tu ne sais pas ce que veulent dire les chansons! » Car toutes les histoires sont expliquées et représentées dans ce supplément. Par exemple on parle d’une personne qui est le gardien du pont (c’est un sage). Ce gardien est représenté par deux personnages du reggae: Ijahman et Pablo Moses.
Est-ce que cette histoire va continuer?
Certainement mon ami. Cela va continuer mais sur un autre chemin. Beaucoup de travail nous attend mais nous avons une vision du prochain album. Tout est une question de temps. Quand vous êtes en tournée, vous ne pouvez pas développer vos idées et les albums prennent de plus en plus de temps à se réaliser. Ecrire l’histoire est un concept dur et long à se dessiner. Quand nous aurons du temps, la suite se développera par soi même et sera encore plus dense.

Le prochain album sera-t-il dans le même style?
Ce sera différent. Ce sera bien entendu connecté mais les pensées du futur album ne sont pas encore définitives tant qu’il n’est pas terminé. En ce moment, l’album est juste dans ses formes les plus basiques. Dans les prochains mois, on va s’y concentrer et le commencer sérieusement.

Est-ce que « Upon The Bridge » est pour vous le meilleur album?
Bien sûr, le meilleur album est toujours le prochain à venir. Si mon album favori est le deuxième ou le troisième, qu’est-ce que je suis en train de faire? La vie n’est elle pas une progression? Tu essaies d’apprendre, de grandir avec les musiciens et chacun apporte son impact, son style. Nous essayons de faire Groundation encore plus Groundation. Le premier album était en quelque sorte notre base. A partir de là, notre groupe a évolué comme notre musique. Le prochain sera à coup sûr différent mais cela restera du Groundation!

Dans la préface de votre conte, vous avez écrit « I man just a chanting for your crisis, playing music for no prizes ». Pouvez-vous nous expliquer cette citation?
Nous chantons sur la vie de maintenant, sur ce qui nous semble être un moment opportun. Nous devons rassembler notre énergie et faire un travail positif pour ces gens croyant à un monde meilleur, pas pour cette avarice, cette politique. Nous devons vraiment penser à la planète et à nos enfants. En ce moment de crise, nous chantons sur le présent, si tu ne veux pas l’entendre, c’est ton choix, mais nous parlons du présent et c’est la raison principale pour laquelle nous faisons de la musique. Nous n’avons aucun désir d’être sur MTV ou de recevoir une récompense, nous parlons simplement de la vie. Si ça ne t’intéresse pas, cette musique n’est pas pour toi!
« I man just chanting for your crisis », quand je dis la votre, je parle de la mienne aussi, de notre crise, de ce qui se passe dans la vie. Nous ne jouons pas de la musique pour les récompenses mais pour la faire vivre, la musique ne vit pas pour une question d’argent ou de filles, elle vit parce que notre cœur bat comme notre âme, ce qui nous humanise.

Pourquoi avoir choisi de faire des featuring avec IjahMan Levi et Pablo Moses?
Ce sont 2 de mes chanteurs favoris qui habitent en Jamaïque et qui ne font pas beaucoup de tournée. Occasionnellement, ils viennent en Europe pour des concerts mais la plupart du temps ils en font peu, ne font pas beaucoup d’albums et refusent de faire des Dub plates, je les admire vraiment!
Quand nous avons fait « Upon the Bridge », je leur ai dit: «Il y a un personnage principal et nous aurions besoin de vous ». Ils nous ont dit qu’ils étaient là pour nous. Ils sont donc venus de leur montagne Jamaïcaine et ont enregistré avec nous. Ils sont le gardien du pont.
Pourquoi n’avoir pas choisi de faire des featuring avec des artistes reggae plus récents?
Cela changerait tout, l’album a été écrit avec Pablo Moses et Ijahman en tête!

Que pensez vous du renouveau du reggae qu’on appelle new roots ou encore One drop et pourquoi n’avoir jamais partagé de chansons avec ces artistes?
Je ne sais pas. Pour moi, le reggae est toujours représenté par les anciens de Jamaïque. La musique de mon époque était celle des années 70: Bob Marley, Burning Spear, Gladiators, Twinkle Brothers, Culture etc… J’apprécie quand même ces chanteurs car le son m’est familier.
Alors pourquoi n’avoir fait aucune chanson?
Je ne sais pas, dans mon esprit, il y a beaucoup à prouver. Pendant les années 80 et 90, le reggae avait une autre tournure avec leurs lyrics sur les guns, les femmes… plusieurs de ces artistes ont chanté des paroles comme ça il n’y a pas si longtemps que ça. Si tu es vraiment « Conscious », ce n’est pas seulement sur un album ou quelques chansons! Tu te dois d’être conscious et les chanteurs uniquement attirés par l’argent, je ne les connais pas. Ijahman, je le connais, Pablo Moses, je le connais.
Pourtant il y a des jeunes artistes avec cet esprit « conscious », comme Chezidek par exemple!
Pour moi, c’est plus dur. Si on revient dans le temps, dans les années 70, tu avais des vrais chanteurs, qui développaient leurs propres chansons, leurs propres pensées. Ils n’ont pas été amenés directement dans un studio par les producteurs qui leur faisaient écouter un Riddim et leur demandaient d’écrire une chanson dessus. Non, non, non, ils chantaient leurs chansons à la campagne. Ils venaient ensuite dans les studios. Venir chanter en studio signifiait transmettre ce qu’on avait à dire. C’est comme ça qu’on a des albums d’Ijahman et de Pablo Moses. Je n’ai pas encore entendu de chanteurs modernes qui arrivent à ce niveau et quand ils y arriveront, je dirais OK.

Que penses tu donc de la collection Inna De Yard?
Ces albums sont toujours aussi bons, c’est comme s’ils avaient été fait dans les années 70. Ils ont cet esprit de « battant », c’est-ce que j’aime. Nous ne jouons pas de la musique pour les titres. Aujourd’hui, j’en vois beaucoup dans ce cas, il faudrait d’abord qu’il prouve dans la durée et non pas seulement sur un seul album. Beaucoup de gens me posent la question si je vais chanter avec Gentleman, etc… Je réponds que ce sont des bons artistes mais je ne sais pas comment l’expliquer. Quand je dis « Je ne sais pas », je veux dire que tu peux écouter de la pop mais quand tu écoutes vraiment ce qu’ils font, cela a une finalité commerciale. Tu n’écoutes pas vraiment l’artiste car il pourrait être n’importe qui. C’est comme dire que tu aimes une fille dans une chanson et que dans la suivante que tu fais l’amour à plein de femmes. Tu ne peux pas être comme ça, cela voudrait dire que tu ne t’estimes pas. Ce que j’aime, ce sont les gens comme les Congos qui, années après années, parlent de justice et des droits de l’homme.

Quels sont donc les messages que tu veux faire passer à travers vos chansons?
Le but est de rallier les gens. Je crois en l’intelligence de la race humaine, plus que ce qu’on l’estime de nos jours. Je pense que nous capables de développer une façon de vivre qui sera auto suffisante. Je pense que nous pourrons produire une longévité de vie pour nos enfants. Je crois en ces choses, en l’égalité de la race humaine et c’est pourquoi le public demande cette musique.

Quels sont les Feed Backs sur l’album « Upon the Bridge »?
J’ai entendu de bonnes choses de la part du public, nous ressentons leurs bonnes vibes et nous sommes honorés d’être capable d’explorer notre créativité musicale de façon totale. Dans « We Free Again », nous avons essayé beaucoup de choses différentes musicalement. C’est un album avec une musique progressive. Quand nous avons vu que le public aimait vraiment cet album, nous nous sommes dit : « Cool, nous sommes libres! ». Cela nous prouve que nous sommes capables de faire ce que nous voulons et faire apprécier notre musique. Voir la réaction du public sur « We free Again » était excellente. Nous sommes libres de créer tout ce que nous voulons faire et nous avons donc créé « Upon The Bridge » comme nous le sentions. J’aime cet album grâce à son nouveau souffle, son tempo. Il y a des passages vraiment intenses, le groupe improvise, ces moments sont « Pffff » (reste sans voix)

Tu fais partie des « 12 tribes of Israel ». Peux-tu nous en dire plus et quel impact cela a sur ta vie?
Il faut d’abord expliquer qu’il existe 2 versions différentes quand on évoque les 12 tribes of Israel. Une vient de Jamaïque à laquelle je n’appartiens pas. Il existe une autre version des 12 Tribes: Les Levy, les Judas, les Ruben,… Si on retrace 1000 années de descendance en partant de ma mère, je viens des Levy. C’est à cette tribu des « 12 Tribes of Israël » à laquelle j’appartiens. Je pense que cela a un impact sur ma vie mais pas autant qu’à l’époque de mes grands parents car il y avait toujours une connexion directe avec les Terres à l’Est (Israël) au moment ils sont venus habiter aux Etats-Unis. Mon père m’a toujours enseigné: « La religion est une bonne chose mais aussi une source de beaucoup de problèmes ». Il n’a jamais voulu être affilé à la religion, il était en quelque sorte anti religieux. Il venait avec nous au temple de temps à autre et priait et ma mère adorait les synagogues et elle était assez stricte dans le temple. J’étais à l’école normale, puis dans une école juive après les cours pour y étudier la Tora, le Talmud, les livres de Moïse. Cela a donc eu un grand impact de ce point de vue là car les anciens étaient toujours là pour te parler de l’exode, toutes ces choses, l’holocauste, la persécution des juifs.
Donc quand nous sommes venus sur la côte Est des Etats-Unis, mes grands furent les seuls à rester car les autres n’aimaient pas les USA et sont donc repartis en Europe. C’était le moment où Hitler régnait et ils furent tous tués. Seuls mes grands parents ont survécu. C’était un miracle à travers l’exode, à travers Babylone, Rome, l’Espagne, toutes ces places, c’est un miracle d’être ici. C’est très important pour moi.
Je pense que j’explique encore mieux les pensées de mon père dans mes chansons. Ce n’est pas seulement parler d’une religion en particulier, cela concerne plus tout le monde. Ce lien avec la descendance est donc important pour moi mais en faire quelque chose de primordial n’est pas nécessairement juste car nous avons tous une descendance propre, nous n’avons pas été impliqués dans les mêmes problèmes au même moment. Pour moi, retracer ces étapes est une bénédiction et une très bonne chose. Et la chose principale, c’est que nous sommes tous là en ce moment et que nous avons de grandes choses à accomplir.

Si tu n’étais pas chanteur, que ferais-tu?
Yaouh! Yaouh! J’ai été prof à l’époque donc j’enseignerai. L’histoire du reggae a été une matière que j’enseignais. C’était une 1ère aux Etats-Unis, donc je voudrais faire ça.
Sinon qu’est-ce que je ferais? Je serais probablement un chanteur dans un temple, j’adore chanter mais si je ne pouvais pas faire ça (réflexion) Pas de musique, pas de chant. J’en sais rien vous savez. Il y a un moment de ma vie où j’aimerais bien partir dans un endroit plus calme que ce soit en Afrique, au Far East. Je pourrais aussi devenir politique car sans musique je serais frustré. (Rires) Donc je sortirais et parlerais encore.

Demain nous allons « Upon the Mountain », seras-tu de la partie?
(Rires) Ouh!!! J’aimerais beaucoup mais nous devons quitter la ville demain matin tôt à cause du carnaval de Nice. Mais la prochaine fois, nous irons ensemble ensemble avec plaisir!

Propos recueillis par Karement Roots (Rasta Gabby et Jah Warren)

Comments:
Super taf, big up au Crew Karementroots!!!!(Gaby et Waren!)
Ca fait plaisir, très bonne interview!
Consciousssssss!
Bless!

Samolo.
 
merci pour intiresny Dieu
 
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